J’ai couru 32 km et 1600 D+ : voilà ce que j’ai appris 🏔️
Première course aussi longue, première vraie gestion mentale et première leçon : en trail, la stratégie compte autant que les jambes.
Salut les traileurs curieux,
Samedi, j’ai terminé la plus longue, la plus dure et la plus formatrice course de ma vie :
👉 32 km
👉 1 600 m de D+
👉 4 h 15 d’effort
👉 Et beaucoup d’humilité.
Alors aujourd’hui, on débriefe.
Pas juste la course.
Ce que ça m’a appris et que j’aurais adoré savoir avant.
🥶 Le départ : où tu te demandes ce que tu fais là
Il fait -3°C.
On est 300 alignés au départ.
J’ai les doigts gelés, mais j’ai un plan :
➡️ ne jamais dépasser 175 BPM, le haut de ma zone 3.
➡️ marcher vite dans les montées.
➡️ ne pas me laisser griser par l’ambiance.
Spoiler : ce plan m’a sauvé la course.
Parce que 150 mètres après la ligne, boum :
seize kilomètres de montée.
Oui, seize.
🧗♂️ Les montées : là où je suis passé de 283e à 163e
J’ai fait la première partie 100 % gestion :
petits pas,
marche rapide,
bâtons (j’ai béni mon achat),
souffle régulier,
cardio hyper stable.
Et là… magie :
Je remonte.
Je remonte.
Je remonte encore.
Je passe de 283e à 163e au sommet.
Et honnêtement ?
C’est ultra motivant de doubler des dizaines de personnes sans jamais forcer.
(j’en parle ici aussi : Comment ne pas exploser en montée 🥵)
C’est là que j’ai compris :
👉 partir lentement, c’est une arme.
👉 le mental, c’est une arme.
❄️ Le sommet : la récompense glacée
Arrivé en haut :
Ventoux enneigé
Crête à 360°
Vue de dingo
Température polaire (-20 ressenti)
Mais c’est pour ces moments-là que je cours.
Quand t’es fatigué, gelé, cramé… mais heureux.
Le trail a ce pouvoir-là.
🫠 La descente : quand le corps te rappelle que t’es humain
Dès le début de la bascule,
le talon d’Achille se réveille.
Aïe.
Mince.
Pas prévu.
J’aurais pu pousser, envoyer, lâcher les chevaux…
mais j’ai décidé d’écouter mon corps.
De ménager, d’adapter, de protéger.
Oui, j’ai perdu du temps ici.
Mais j’ai gagné la suite de ma saison.
Parfois, “être raisonnable”, c’est la meilleure perf.
😵💫 Le coup de mou du milieu (et pourquoi il arrive toujours)
Au km 16, je me dis :
“Super… j’ai fait la moitié.
Plus que 16 km.”
Coup de mou.
Classique.
Inévitable.
Ça dure 5 minutes.
Puis les paysages reviennent.
La tête se relance.
Et le corps suit.
C’est un truc que j’ai appris :
👉 les coups de mou passent, toujours.
En trail, rien n’est permanent.
Sauf la montée, parfois.
🍽️ Le ravitaillement : l’erreur con que tu ne vois pas venir
Un ravito arrive.
J’ai froid.
Je suis un peu dans le dur.
Je veux juste… repartir vite.
Sauf que j’ai oublié un truc :
le cerveau en course, c’est un hamster.
Je veux ranger mon coupe-vent.
Simple.
Routinier.
Sauf que là :
➡️ impossible de trouver l’ouverture
➡️ je panique un peu
➡️ je perds 2 minutes pour rien
➡️ je laisse passer 10 personnes
Moralité :
👉 entraîne-toi à manipuler ton matos AVANT la course.
Parce qu’en plein effort, même mettre une veste devient un escape game.
🎯 L’arrivée : en contrôle, pas explosé
Dernière descente,
Derniers appuis,
Derniers virages.
Je vois le village.
Je relance.
Je souris.
Je kiffe.
4 h 17 d’effort,
0 passage dans le rouge,
une gestion propre,
et un énorme bloc validé pour le Trail de la Sainte-Victoire.
Franchement, j’étais trop content.
🧩 Ce que cette course m’a appris
Voici les vraies leçons que je retiens :
1. Partir lentement, c’est gagner la course
Tu dépasses 100 personnes… sans jamais forcer.
2. Le mental, c’est 50 % de la perf
Plan + discipline = sérénité.
3. Écouter ton corps, c’est avancer plus loin
Forcer avec une douleur = saison foutue.
Gérer = saison sauvée.
4. Les détails comptent
Ranger un coupe-vent peut te faire perdre 10 places.
Un truc bête… mais réel.
5. Les coups de mou passent
Ils ne durent jamais.
Jamais.
🎁 Conseil concret pour toi
Si tu prépares ta première course :
mets une alerte cardio (FC max de ta zone 2/3)
note tes temps de passage
entraîne-toi avec tes bâtons et ton matériel
accepte que tu vas avoir des coups de mou
vise une course en gestion, pas en héroïsme
En résumé
Mon premier 32 km, c’était dur.
C’était long.
C’était froid.
Mais c’était l’une des expériences les plus formatrices de ma vie.
Et la plus belle leçon, c’est celle-là :
👉 le trail n’est pas une bataille contre ton corps.
C’est une discussion avec lui.
Et toi, ta course la plus formatrice, c’était laquelle ?
Matti Lontra



Merci Matti pour ton partage